Sexualité

Créer un espace de sécurité dans un lieu d'expériences

VALEURS

Sparks (aka Mark)

10/28/20255 min read

photo of white staircase
photo of white staircase

🌿 Repenser la sécurité, la sexualité et la liberté

Ces dernières années, les ateliers et retraites centrés sur l’intimité et la sexualité se sont multipliés dans les communautés queer et alternatives. Leur intention est souvent noble : nous aider à nous reconnecter à nos corps, à guérir nos blessures et à retrouver une forme d’authenticité dans nos relations.

Pourtant, un malaise persiste. Pourquoi ces espaces, censés offrir guérison et liberté, peuvent-ils aussi devenir risqués ? Je ne remets pas en cause l’importance du sexe ou du genre — ils sont au cœur de nos vies, de nos histoires et de nos identités. Mais ces dimensions sont aussi liées à des traumatismes et à des abus, et exigent donc une conscience profonde et un soin particulier.

⚠️ Quand les espaces sûrs deviennent risqués

Ma préoccupation principale est que les espaces centrés sur la sexualité et l’intimité peuvent attirer des personnes cherchant non pas la découverte de soi, mais l’accès aux autres dans leurs moments de plus grande vulnérabilité.

Le langage de l’ouverture, de la libération ou de la guérison peut, hélas, masquer des comportements prédateurs. Ces ateliers peuvent être profondément libérateurs lorsqu’ils nous aident à dépasser la honte et à nous reconnecter à nos désirs. Mais la liberté sans conscience ni responsabilité peut rapidement se transformer en danger :

« La véritable sécurité n’est pas l’absence de risque, mais la présence de responsabilité. »
“True safety is not the absence of risk, but the presence of responsibility.”

💭 Fantasme, réalité et glissements possibles

Nos imaginaires sexuels sont façonnés par la pornographie, la culture de l’image, nos désirs et l’éveil de nos sens. Ils influencent non seulement ce que nous désirons, mais aussi la manière dont nous pensons que le désir “devrait” s’exprimer.

Les fantasmes — de domination, de soumission, de kink ou de violence symbolique — ne sont pas mauvais en soi. Dans le monde de l’imaginaire, ils constituent un espace sûr d’exploration intérieure. Même les fantasmes les plus sombres peuvent contribuer à la connaissance de soi, à la créativité et à la liberté sexuelle, à condition qu’ils soient reconnus comme symboliques et distincts de l’expérience vécue.

« Sexual fantasies are a normal and healthy aspect of human sexuality… they can be a source of pleasure, exploration, and self‑discovery. »
« Les fantasmes sexuels sont un aspect normal et sain de la sexualité humaine… ils peuvent être une source de plaisir, d’exploration et de connaissance de soi. »

Le danger surgit lorsque les fantasmes sont vécus de manière cachée, honteuse ou manipulatrice, ou lorsque les situations et les personnes sont instrumentalisées pour réaliser ces désirs.

« Le fantasme peut être une aire de jeu saine pour explorer nos pulsions — à condition de reconnaître qu’il appartient à un autre monde que celui du vécu. »
“Fantasy can be a healthy playground to explore our impulses — provided it is recognized as belonging to a different world than lived experience.”

🧭 Consentement, limites et micro‑agressions

Même dans des espaces qui se veulent sûrs et conscients, des micro‑agressions peuvent survenir : une main posée sans consentement, une question indiscrète, ou une situation où l’échappatoire est limitée. Ces moments fragilisent la confiance et la liberté d’explorer son corps et ses désirs. Il est crucial de se rappeler que chercher son OUI ne doit jamais empiéter sur le NON d’autrui.

Comme le rappelle Audre Lorde :

“Caring for myself is not self‑indulgence, it is self‑preservation.”
« Prendre soin de moi n’est pas de l’indulgence, c’est de la préservation de soi. »

Et Mary Oliver nous invite :

“Tell me, what is it you plan to do with your one wild and precious life?”
« Dis‑moi, que comptes‑tu faire de ta vie unique, sauvage et précieuse ? »

Enfin, Emily Dickinson nous rappelle :

“Respect that which is yours and that which is not.”
« Respecte ce qui t’appartient et ce qui ne t’appartient pas. »

Ces paroles illustrent que la création d’un espace véritablement sûr repose sur le respect des limites de chacun·e, la conscience de nos intentions et la capacité à offrir à tous la possibilité de dire NON et de s’extraire si nécessaire. La liberté d’exprimer ses envies et fantasmes peut coexister avec le respect et la responsabilité envers les autres, et c’est cette harmonie qui permet de construire un véritable espace de confiance et de croissance.

Les recherches sur les micro‑agressions dans les communautés LGBTQ+ montrent que ces micro‑violations, même subtiles, ont des effets cumulés significatifs sur la santé mentale et le sentiment de légitimité personnelle. (PubMed)

Un espace sûr ne peut donc pas être rigide mais doit rester adaptatif, capable de reconnaître les besoins individuels et de protéger les participant·e·s, tout en permettant l’expression libre des envies et des fantasmes. Les moments de non‑mixité et les cadres modulables deviennent essentiels pour garantir la sécurité, le confort et le respect de chacun·e.

💚 Vers une culture du soin

Créer un espace véritablement sûr nécessite plus que de bonnes intentions. Cela demande de la maturité émotionnelle : la capacité de tenir ensemble la liberté et la retenue, de respecter les limites tout en restant connecté·e au désir.

Les piliers d’un espace authentiquement sûr :
❌ Pas l’absence de sexualité ou de fantasme
✅ Présence de conscience et vigilance
✅ Respect mutuel et consentement explicite
✅ Responsabilité partagée et flexibilité
✅ Possibilité d’espaces de non‑mixité pour certaines pratiques

C’est en reconnaissant la complexité des désirs et la fragilité de nos limites que nous pouvons offrir un cadre d’exploration éthique et inclusif.

🌈 Liberté et conscience à Fantasy Farm

À Fantasy Farm, nous plaçons la liberté et la conscience au cœur de notre approche. Aucun stage ni séjour n’est centré sur la sexualité — ce n’est en aucun cas un tabou, bien au contraire : il s’agit de reconnaître que la sexualité fait partie intégrante de l’expérience humaine et de l’exploration de soi, mais qu’elle s’aborde dans un cadre de respect, de maturité et de consentement.

Nos retraites et ateliers sont conçus pour permettre à chacun·e de se relier à son corps, à ses désirs, et à sa conscience, dans un environnement sûr, modulable et attentif aux besoins individuels. La liberté d’expression des envies et fantasmes coexiste avec le respect des limites de tous, l’écoute et la responsabilité partagée. Les moments de non‑mixité et les espaces adaptatifs favorisent un climat où chacun·e peut explorer et se relier sans crainte, dans une dynamique de confiance et de croissance personnelle.

Ainsi, Fantasy Farm se veut un lieu où la conscience guide la liberté, où la sécurité n’est pas une contrainte mais un choix collectif, et où chaque individu peut se sentir pleinement accueilli·e, soutenu·e et respecté·e dans sa singularité.

📚 Références principales

  • Sue, D. W., Capodilupo, C. M., Torino, G. C., Bucceri, J. M., Holder, A. M. B., Nadal, K. L., & Esquilin, M. (2007). Racial microaggressions in everyday life: Implications for clinical practice. American Psychologist, 62(4), 271–286.

  • Williams, T., et al. (2022). Sexual and Gender Identity‑Based Microaggressions and Mental Health. PubMed. (PubMed)

  • Joyal, C. C., Cossette, A., & Lapierre, V. (2015). What exactly is an unusual sexual fantasy? The Journal of Sexual Medicine, 12(2), 328‑340. (PubMed)

  • The Psychology of Sexual Fantasy. (2023). Scientific Times. (scientifictimes.org)

  • Haines, K. M., Boyer, C. R., Giovanazzi, C., & Galupo, M. P. (2018). “Not a Real Family”: Microaggressions Directed toward LGBTQ Families. Journal of Homosexuality, 65(9), 1138‑1151. (profiles.wustl.edu)

    Cet article a été co-rédigé avec l’aide de ChatGPT pour structurer et reformuler mes idées, mes références et mes pensées.